.: Mike Brant :. Biographie

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Mike BRANT, de son vrai nom, Moshé Mickaël BRAND est né le 1er février 1947 à minuit,à Nicosie, sur l'île de Chypre, de parents réfugiés polonais du camp d'Auschwitz (Fichel et Bronia BRAND). Le 29 septembre 1947, la famille BRAND obtient enfin un passeport pour la "Terre Promise".
Ils arrivent peu de temps après, mais la mère de Mike ne se plait pas... Après un an et demi de vie communautaire avec d'autres juifs, la famille BRAND repart et s'installe à Haïfa. Ils habitent au n°9 de la rue Kibboutz-Galouiot. Ici, Fichel obtient un emploi stable à la mairie de la ville. Ce pays s'appelle encore la Palestine, mais deviendra l'Israël le 14 mai 1948.
C'est à cette même période, que notre petit Moshé, dont les cheveux bruns s'éclaircissent de plus en plus et d'un tempérament timide, fait ses premiers pas.
Le 7 janvier 1950, ses parents lui "offrent" un petit frère du nom de Zvi.
Moshé et Zvi resteront très unis tout au long de leurs vies.
Moshé grandit sans problème, mais il ne se décide pas à parler. Leur fils ainé, tant désiré, est muet ! Il ne sait dire ni "papa", ni "maman", ce qui désole ses parents. Il sait rire, mais tout se passe comme si il ne voulait pas parler.
Alors qu'il venait d'avoir 3 ans, Bronia envoie Moshé voir un spécialiste, qui lui affirme que son fils est normal et que cela n'est que passager.
Tous les matins, dans la rue Galouiot, passe un marchand de glaces qui crie :
- Kerach ! Kerach ! Glace ! Glace !
Le petit Moshé regarde tous les jours ce spectacle sans dire mot.
Mais un matin, alors que le marchand de glaces passe, Bronia voit les lèvres de Moshé, qui avait un peu plus de 5 ans, bouger et dire :
- Glace !... Glace !...
Au soir de la délivrance, un soleil nouveau inonde le petit deux pièces de la rue Galouiot. Des larmes de joie coulent sur les joues de Fichel et Bronia. Au pied du petit lit, ils remercient le ciel.
A peine s'est-il mis à parler, que Moshé s'exprime tout naturellement par le chant, comme une revanche.
A 6 ans, il entre à l'école, découvre la lecture. C'est un contemplatif qui aime s'installer à la fenêtre du domicile familial pour observer silencieusement les allées et venues des oiseaux ou des chats.Mais il adore aussi faire le pitre devant ses copains de classe.
Ses parents ont bien compris qu'ils avaient affaire à un enfant original, surtout lorsque celui-ci leur dit un jour brutalement : "Plus tard, je serai vedette... ou clochard !"
Moshé continue à égayer la table familiale, qui en a besoin, car elle est bien pauvre. La famille est gaie, unie, harmonieuse, mais l'ombre des camps pèse malgré tout, sans que les garçons Brand en aient conscience.
Finalement, Moshé est renvoyé de l'école, malgré son intérêt pour l'histoire et la lecture. C'est, pour lui, sans importance ; il a découvert depuis peu, à la synagogue du quartier, le chant, la musique et tout un monde merveilleux qui est désormais le sien. A 11 ans, Moshé est le seul garçon de la chorale de son école.
Ses parents envoient Moshé poursuivre sa scolarité et travailler dans le kibboutz Gesher, au grand air, dans la vallée verdoyante du Jourdain.
Il retrouve la nature, cueille les abricots, les semis de blé, trait les vaches, s'occupe de la basse-cour, tout en chantant, bien sûr, à pleine voix ! Moshé adore sa nouvelle vie. Il imite Buster Keaton, Laurel et Hardy et les grands du cinéma muet américain qu'il découvre au ciné-club. Son préféré est Charlot, Charlie Chaplin, car il parvient à l'émouvoir jusqu'aux larmes.Moshé va suivre des cours d'art dramatique au Théâtre d'Haïfa. il est, à la fois, l'élève le plus doué et le moins discipliné.
Au bout de deux ans, Monsieur Fichel Brand reçoit un télégramme : "Venez reprendre votre clown !" Il va chercher son fils, devenu berger, qui retrouve son ancienne école Carméli d'Haifa et ses orangers. Il y restera jusqu'en 1960, sans faire d'éclat. Au bout du compte, papa Fichel place son "bon à rien de fils" dans un centre d'apprentissage. Désormais, Moshé Brand va réparer les frigos ; c'est un travail sûr dans un pays où l'on a terriblement besoin de se rafraîchir.
Pour ses 15 ans, Bronia offre à son aîné le 45 tours des Platters, MY PRAYER (Ma prière). La chanson touche tellement l'adolescent qu'il ne dormira pas de la nuit. On peut avancer aujourd'hui que c'est elle qui a déterminé sa carrière future. Plus tard, Mike Brant la chantera merveilleusement devant les caméras de la télévision française, dans l'émission "Cadet Rousselle".
Moshé reste, malgré tout, une personnalité renfermée et tendue. Il est même bientôt opéré, malgré son jeune âge, d'un ulcère à l'estomac, c'est dire s'il est angoissé ! Cela le privera du service militaire, si important socialement en Israël. Après son opération, il devient guide au musée de la Marine d'Haïfa. La famille Brand déménage au 10 de la rue Sarah.
Il décide d'arrêter de chanter à la chorale de la synagogue. Sa voix est si belle qu'on lui confie des airs d'opéra, ce qu'il n'aime pas vraiment.
Un soir de 1962, en rentrant chez lui, il croise dans l'escalier son frère Zvi ; celui-ci, un accordéon sous le bras, va répéter avec un bande de copains au Conservatoire de musique. Mais le petit groupe va mal, le duo piano-accordéon n'est pas bon, il manque une guitare et une voix. Zvi invite Moshé à en devenir le chanteur-guitariste : "Avec toi, je suis sûr que ça marchera..." Mike ne se fait pas prier.
A 15 ans, le fils aîné des Brand n'a peur de rien. Il va se proposer pour animer, dans un grand hôtel d'Haïfa, le réveillon de la Saint-Sylvestre. Il est accepté, à son grand étonnement : déjà, malgré les apparences, il manque d'une certaine confiance en soi.
A 17 ans, Moshé est devenu un artiste à la tête de son groupe, "les Chocolates's". Il anime Peu après, à 19 ans, Mike Brant est engagé comme chanteur dans la célèbre troupe du grand music-hall d'Israël, Lakat Karmon. Pendant deux ans, il fait connaître à l'Afrique, à l'Australie et aux Etats-Unis les airs du folklore israélien...
Il reprend sa liberté. Un nouvel engagement, en solo, lui est proposé,cette fois à l'hôtel Sheratonde Tel-Aviv, puis au Baccara, le cabaret de l'hôtel Hilton de Téhéran, en Iran.
Il imite alors le comique américain Jerry Lewis et étoffe son répertoire anglais et italien. Sa voix de chanteur est tout à fait exceptionnelle : une gamme de DIX-SEPT notes en voix pure plus DIX notes en suraiguës !

SYLVIE VARTAN ET CARLOS VONT EN FAIRE UN PRINCE DE LA CHANSON !


A Téhérann, Mike chante jusqu'à 150 chansons par nuit ! Mais sa perfomance n'est pas vaine, elle est remarquée par une belle blonde de 22 ans, la chanteuse Sylvie Vartan (qui passe dans le même programme que lui) et par son jovial secrétaire-partenaire Carlos.
Tous deux chantent alors leur tube DEUX MINUTES TRENTE-CINQ DE BONHEUR. La rencontre s'avère décisive. "Il avait une telle volonté de réussir et semblait si ambitieux que nous l'avons ramené avec nous", dira plus tard Sylvie Vartan. Mike les rejoindra seulement quelques semaines plus tard, à la fin de son contrat. Il prend un billet Téhéran/Tel-Aviv/Paris ; il ne parle pas français, à peine anglais. Et Sylvie Vartan s'engage même, en cas de déception, à lui payer son billet retour.
1969 : Mike Brant arrive comme dans un rêve à Paris. Malheureusement, il lui est impossible de joindre au téléphone Carlos et Sylvie Vartan.
Il se fait déposer sous la pluie, près de l'église de Saint-Germain-des-Prés, car c'est le seul endroit dont il a entendu parler à Paris. Il loue une petite chambre et traîne dans le quartier Latin.
Fauché, désemparé, il est sur le point de rentrer en Israël après une semaine difficile. Au moment d'embarquer, à l'aéroport d'Orly, il tente un dernier coup de fil. Signe du destin, Carlos, qui rentre de tournée, décroche. Il l'invite immédiatement à dîner chez lui et l'héberge dans son appartement de la rue Saint-Benoît...
Nous avons bien failli ne jamais connaître ce chanteur extraordinaire...

LAISSE-MOI T'AIMER... ET SA CARRIERE EST LANCEE !

Grâce à Carlos,
Mike se produit au club Bistingo, où ce jeune Méditerranéen, beau comme un dieu, ne passe vraiment pas inaperçu ! Carlos le présente un soir à Jean Renard, l'un des compositeurs de Johnny Hallyday et de Sylvie Vartan. Mike lui chante le classique de Gershwin, SUMMERTIME: Jean Renard et son entourage sont renversés. Très vite, il lui propose une chanson : LAISSE-MOI T'AIMER. L'éditeur Gérard Tournier et Jean Renard le signent sans aucune hésitation pour cinq ans sur leur catalogue discographique distribué par CBS. La carrière de Mike Brant en France semble bel et bien partie...
Monique Le Marcis, directrice de la programmation de RTL, est la première à croire en lui. Il devient le chouchou de la station. Lors du premier passage du titre, le standard de la radio saute : la grand aventure vient de commencer ! Pour l'été, Mike publie son second disque, UN GRAND BONHEUR.
En 1970, le public français commence à adopter ce bel inconnu. Mike Brant répond d'abord à des interviews en anglais ; mais se dépêche d'apprendre notre langue avec la méthode Berlitz ainsi qu'en compagnie de quelques jeunes et belles françaises... Mais, nostalgique de ses origines, il téléphone tous les jours à sa famille et court Paris pour trouver les restaurants et les produits culinaires de son pays. Mike Brant aimait la France, mais professionnellement, son coeur était aux Etats-Unis (il raffolait des succès américains), et personnellement en Israël, où vivait sa famille.
1970. Avant les douze coups de minuit, la speakrine Jacqueline Huet présente pour la première fois Mike Brant à la télévision française. Et le standart de la télé explose, le coup de foudre est instantané !
Les grands producteurs télé de l'époque, Jacques Martin, Philippe Bouvard, Guy Lux, l'aident à se faire connaître. Bientôt Mike, présente son premier album longuement mûri au cours de 265 séances d'enregistrement (!). Il éclate littéralement aux yeux des téléspectateurs européens qui le voient chanter, le 28 octobre 1970, MAIS DANS LA LUMIERE et remporter le Grand Prix international RTL. Heureux, il passe la fin de soirée en discothèque en compagnie de Dalida. Rencontrée en 1969 au festival de la Chanson de Venise, Dalida impressionne beaucoup Mike, elle deviendra son amie. Elle lui propose même de passer en "vedette anglaise" dans son prochain spectacle à l'Olympia de Paris ! En Israël, les radios et les journaux s'emparent alors de l'enfant du pays pour ne plus le lâcher. En France, Mike devient le chouchou des jeunes.

L'ACCIDENT !

Début 1971, Mike fait un triomphe au Midem. Cette année là, il sort trois 45 tours : NOUS IRONS A SLIGO, A CORPS PERDU, LA FILLE A AIMER, et un album qui se vendra à 380 000 exemplaires. Il chante au festival de Provins et enregistre ses deux premières chansons en allemand et LAISSE-MOI T'AIMER en italien.
Pourtant, le 14 février 1971, il est victime d'un terrible accident de voiture sur le route de Bourg-en-Bresse. Soudain sa voiture cale et un camion qui surgit ne peut l'éviter. Il subit un traumatisme crânien. France-soir titre que Mike Brant a perdu la mémoire ! Ce n'est pas vrai, mais il s'en sort très secoué ! Monique Le Marcis, dira rétrospectivement qu'après l'accident, il n'a peut-être pas été correctement soigné : tous ses problèmes ultérieurs seraient venus de là.
Le 23 novembre 1971, Dalida passe en vedette à l'Olympia de Paris, et Mike en "vedette anglaise" pendant dix-sept jours. Désormais, Mike n'est plus un inconnu. Sa mère est au premier rang, heureuse. D'autant que son fils lui a acheté, avec ses premiers cachets, une maison blanche aux volets bleus à Haïfa. Ce passage à l'Olympia va pourtant détacher Mike de son producteur, Jean Renard. Pour lui cet Olympia vient trop tôt dans la carrière de Mike, qui n'est pas encore tout à fait au point.

1972 : QUI SAURA !

QUI SAURA est le vrai début d'une folle carrière et d'une grande collaboration entre Mike et Michel Jourdan. Mike a découvert ce titre au festival de la Chanson à San-Remo (Italie), où il était interprété par le chanteur aveugle José Féliciano. QUI SAURA sera l'un de ses plus grands succès. Michel Jourdan l'avait adapté, Claude François, Richard Anthony, Régine avaient songé à l'enregistrer, mais c'est finalement Mike Brant qui en fera un succès. Ce disque ne sortira qu'au printemps 1972, car le producteur Jean Renard avait refusé de le publier. Et il faut attendre l'arrivée du nouveau producteur de Mike, Charles Talar, pour découvrir cette réussite, bientôt numéro 1 au hit-parade international. Désormais Alain Krief, son ami d'Israël et son confident, devient le réalisateur de ses disques.
En 1972, il fallait s'y attendre, Mike dépasse Johnny Hallyday et Claude François dans le référendum annuel du magazine Hit ! Certaines fans se poursuivent dans le rue, des ciseaux à la main, pour lui voler une mèche de cheveux. Dès lors, Mike Brant ne circule plus qu'en Mercedès blindée. Il est véritablement le chanteur français n°1. Séducteur mais solitaire, il n'a pas d'histoire d'amour dans sa vie.

C'EST MA PRIERE !

Mike se lance un nouveau défi : écrire lui-même les musiques de ses chansons. il a coutume de dire : "Qui ne tente rien... Dieu que je le plains !". Alors, il s'enferme des nuits entières seul avec sa guitare. Sa première mélodie est habillée de mots par Richard Seff et devient C'EST MA PRIERE, un titre pas très éloigné de MY PRAYER des Platters que Mike aime tant. Ce huitième disque devient n°1 des ventes ; c'est un nouveau triomphe. A cet instant, Mike Brant dit à la presse : "Je veux monter, mais lentement, j'ai beaucoup à apprendre. Chaque fois que je chante sur scène, je fais des progrès..."
Désormais, Mike distillera à ses paroliers ses musiques au gré de ses tournées. Souvent par téléphone ou sur des cassettes rapidement enregistrées.Michel Jourdan devient un collaborateur indispensable, parce qu'il affectionne, comme Mike, les chansons un peu pathétiques. Mike aime aller à Toulouse pour enregistrer. Là-bas, il a la paix, un studio et des musiciens disponibles 24 heures sur 24 ; et puis, il aime la province, plus humaine à ses yeux que Paris. Ses trois succès de 1973 sont : RIEN QU'UNE LARME , TOUT DONNE, TOUT REPRIS et VIENS CE SOIR. Dès qu'il le peut, pour se ressourcer, Mike part en voyage au soleil.
Mike Brant a connu beaucoup de femmes, mais celles qui tiendront une place à part dans son coeur sont Guitta, une hôtesse de l'air danoise, émigrée au Canada (qui lui demandera de choisir entre elle et son métier) ; Corinne, une Suissesse ; Christine, une française, (l'ex-femme de Claude Lelouch) ; Mikhal Tal, une chanteuse israélienne et Lena, une Danoise, son dernier amour.
De l'avis de tous ceux qui l'on connu, Mike Brant était un grand coeur et avait une sensibilité à fleur de peau. Mais pour son métier, il a sacrifié sa vie privée. Ses appartements successifs à Paris, Neuilly, sont toujours presque vides : quelques tableaux peints par lui, des coussins, un lit, une guitare et c'est tout. Ses passions sont les échecs, la peinture et le jazz. Mais, côté coeur, Mike n'a peut-être encore jamais connu le grand amour. Pourtant il est en permanence sollicité, traqué par les fans, les filles, les femmes. Pour se protéger, Mike doit sans cesse changer d'adresse et de numéro de téléphone. Sa vie privée devient un enfer !

ADULE, MAIS MALHEUREUX...

Sa mère a bien senti sont désarroi, son mal de vivre et ses déceptions sentimentales qu'il chante dans TOUT DONNE, TOUT REPRIS. Pour elle, Mike est un garçon trop sensible et trop fragile pour évoluer dans le monde du show-business. Pour lui venir en aide, elle propose alors à Mike de le rejoindre en Israël pour passer quelque temps en famille, comme au bon vieux temps. Elle réalise que son fils est véritablement perturbé par la vie de star qu'il mène en France et pense même le faire examiner par un spécialiste. Mais Mike refuse. Il se jette, comme il le chante, A CORPS PERDU dans son métier, où il est toujours l'un des n°1. Cet angoissé fragile, assoiffé d'amour, aime la nature et les animaux, dont il ne peut se passer : les chiens, les chats, les oiseaux et les chevaux. Il lui arrive même parfois d'aller à ses rendez-vous avec un chaton dans son blouson ! Pour rassurer sa mère, et pour lui faire plaisir, Mike et Michel Jourdan écrivent : ELLE A GARDE SES YEUX D'ENFANT.
En 1973, Mike enchaîne tournée sur tournée et 70 galas pendant l'été. Sur scène, il aime chanter SERRE LES POINGS ET BATS-TOI, dont l'énergie lui permet d'offrir une autre facette de sa personnalité, une autre image. Malgré son succès considérable, il n'est toujours pas passé à l'Olympia en vedette et fait plus de scène en province qu'à Paris. "Je tourne à raison de 250 galas par ans. Mon coeur devient une horloge, je suis heureux, mais je n'en peux plus..." dira Mike Brant.
Même s'il chante ET JE SUIS HEUREUX, Mike perd le sommeil et tombe dans la ronde infernale des somnifères, surtout après son accident de voiture en 1971. Trop pur, trop vulnérable, Mike est "fragile en dedans", comme l'a écrit Michel Joudan. Alors qu'il est complexé et toujours en mal d'amour, Mike est plus que jamais jalousé... Mike Brant se sent pour toujours l'étranger, même dans son pays natal. Son regret de ne pas avoir pu participer, en 1973, à la défense de son pays natal et à la guerre de Kippour, pour raisons médicales, est immence. Cela s'arrangera par sa situation psychologique précaire. Alors Mike part chanter sur le front israélien pour ses compatriotes et il visite les hôpitaux militaires... Mais à son retour, Mike ne va pas bien et tout le monde s'en rend compte...
En 1974, Mike qui continue à chercher sa voie, change de producteur. Il quitte Charles Talar pour signer avec Simon Wajntrob. Ce producteur connaît la terre entière. Mike n'est pas un homme d'affaire et il se laisse facilement impressionner par Wajntrob qu'il rencontre un soir dans le club de son amie Dani. Avec ce producteur, Mike, qui cherche à briser sa solitude et à connaître de nouveaux horizons, découvre un autre monde encore plus fou, celui des milliardaires, des yachts et des ports privés, des écuries de courses et des haras, des manoirs en Normandie, des jolies femmes aristocrates... Mias comment garder les pieds sur terre dans ce milieu coupé de la vie ? Mike a-t-il fait le bon choix ? Ses proches en doutent ! Cette même année Mike sort C'EST COMME CA QUE JE T'AIME, SERRE LES POINGS ET BATS-TOI, ON SE RETROUVE PAR HASARD et QUI POURRA TE DIRE ? A Noël, Mike sort un nouveau disque , son quatorzième et dernier album.Il cherche de nouveaux horizons artistiques et avertit : "....ma carrière est en train de prendre un tournant décisif".
Son comportement devient étrange. Le 4 mai 1974, lors d'un gala à Boissy-Saint-Léger, il s'arrête à la quatrième chanson, délaisse 4 000 spectateurs médusés et se sauve dans la nuit... Le 11, à Cambrai, il casse le miroir de sa loge à coups de poing. Désormais, il pleure dans les loges avant d'entrer en scène... Mike ne va pas bien et tout le monde s'en rend compte. Pourtant Mike n'a jamais été aussi populaire. Il avoue à cet instant à la journaliste Monique Pantel qu'il voudrait tourner un film et qu'il n'aime pas les minettes hystériques parce qu'elles crient pendant qu'il chante, sans l'écouter vraiment. Fin juillet 1974, il va se reposer à la Seyne-sur-Mer, près de Toulon, puis durant l'automne en Suisse, à la montagne, à Saint-Cergues, près de Genèves.

PREMIERE TENTATIVE DE SUICIDE !

Le 22 novembre 1974, à bout, Mike fait une première tentative de suicide, en se jetant du cinquième étage de l'hôtel de la Paix, à Genève. Il ne doit sa survie qu'à un rideau de soleil, qu'il n'avait pas vu à l'étage au dessous, qui a amorti sa chute. Auprès de ses amis, il s'excuse de son geste, qui l'a dépassé : il n'est pas doué, pour le bonheur. "J'aime la vie, je ne sais pourquoi j'ai fait ça !".Finalement, Mike Brant s'en sort bien, il en est quitte pour un traumatisme crânien (encore un !) des fractures des deux jambes, dont une ouverte, de la gauche, qui perdra dans l'épisode deux ou trois centimètres. Bientôt, à sa grande fierté, il arrive à marcher sans béquilles, mais en serrant les dents...

SES PROCHES S'INQUIETENT !

Sa mère et son frère ainsi que sa fiancée Lena arrivent à son chevet. Zvi, son frère, prend conseil auprès d'un professeur de Jérusalem qui lui dit que Mike devrait venir se faire soigner en Israël. Mais Mike ne veut pas rentrer au pays et sa famille ne peut l'obliger à le faire ! Malheureusement !
Désormais, Mike devient instable et oscillera de plus en plus entre euphorie et mélancolie. Ses colères sont terribles, ses crises d'abattement également.
Le 1er février, dans sa petite chambre de l'hôpital de Genève, il fête, dans la bonne humeur son 28ème anniversaire, avec sa mère, ses deux infirmières et son chirurgien. Celui-ci lui annonce pourtant une cinquième opération de la jambe gauche, partiellement atrophiée. Mike et ses paroliers travaillent intensément la phonétique des textes de ses chansons, afin de mieux servir sa voix boulversante. Il a le mal de vivre. Il confie : "Un jour, j'aurai un enfant et ce sera une renaissance..." Mais il n'aura pas le temps de tout dire.
Au printemps, Mike Brant enregistre, à Toulouse, l'adaptation du célèbre tube de Morris Albert, FEELINGS, sous le titre de DIS-LUI. A l'écoute de DIS-LUI, Mike est satisfait et il confie à son complice, Michel Jourdan, qui en a écrit les paroles : "Nous irons à l'Olympia avec cette chanson."
Quelques jours plus tard, il vient d'arrêter le traitement qu'il suivait et qui le faisait grossir, Mike doit faire sa rentrée à la télévision chez Guy Lux et à la radio RTL et, doit même visiter un appartement avec Lena, sa fiancée, le vendredi 25 avril...

UNE MORT MYSTERIEUSE !

Ce vendredi-là pourtant, après avoir écouté le premier mixage de DIS-LUI, Mike Brant se jette du sixième étage d'un immeuble parisien...
Quand la nouvelle tombe, des milliers de jeunes pleurent la mort de leur idole. Sur toutes les lèvres et dans tous les regards la même question : "Pourquoi un homme aussi jeune, aussi beau et aussi doué s'est-il suicidé ?", "Pourquoi ce geste ?", "Que pouvait-on faire pour l'en empêcher...?"
Pendant la cérémonie religieuse, à la synagogue du 44 rue des Victoires, à Paris, il y a un monde fou. Le chagrin qui emplit le coeur des personnes présentes est insoutenable. Le temps s'est arrêté...à jamais.

Moshé Brand, dit Mike Brant, qui rêvait de créer une chorale d'enfants de toutes les couleurs et de tous les pays, est enterré le 7 mai 1975 au cimetière du camp David d'Haïfa.